«Le PGE devrait être considéré comme un prêt de consolidation»

«Le PGE devrait être considéré comme un prêt de consolidation»

Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, a annoncé le 29 octobre dernier un renforcement de l’arsenal d’aides aux entreprises proposé depuis le printemps dernier. Que pensez-vous de ce nouveau plan ? 

Ce plan est essentiel pour espérer limiter un grand nombre de défaillances d’entreprises. La plupart des dispositifs créés lors de la première vague de l’épidémie de la Covid-19 ont été améliorés. Je pense notamment au fonds de solidarité, qui permet désormais à un plus grand nombre d’entreprises d’y accéder grâce au relèvement du seuil de salariés à 50 salariés, contre 10 au mois de mars. De plus, le gouvernement permet aujourd’hui une aide pouvant atteindre jusqu’à 10 000 euros (elle était de 1 500 euros au printemps). Un effort important et bienvenu de la part de l’Etat, même si ce montant sera plus significatif pour une TPE de 10 salariés que pour une PME qui emploie 50 salariés.

La décision du gouvernement de prolonger le délai de demande des prêts garantis par l’Etat (PGE) jusqu’au 30 juin 2021 va permettre aux entreprises d’utiliser ces six mois supplémentaires pour solliciter un prêt – pour celles qui ne l’ont pas encore fait –, ou pour compléter celui qu’elles avaient déjà obtenu, dans la limite du plafond autorisé par le dispositif.

L’autre bonne nouvelle du nouveau dispositif proposé par Bercy est la possibilité pour les entreprises de demander un différé de début de remboursement du PGE d’un an supplémentaire, même si celui-ci ne sera accordé qu’à celles qui pourront démontrer leur capacité à rebondir après la crise.

Que propose la CPME pour permettre aux entreprises de survivre à la crise économique ? 

Nous devons déjà nous positionner dans une logique de relance. Pour cela, nous poussons auprès de l’Etat l’idée de supprimer le plafonnement de 35 % du chiffre d’affaires du PGE, ce qui permettrait aux entreprises de considérer le dispositif comme un prêt de consolidation. En effet, avec les différents reports de paiements autorisés (charges sociales et fiscales, loyers…) depuis le premier confinement, les entreprises se retrouveront, au moment de la reprise économique, avec une sorte de mur d’échéances à honorer. Or, beaucoup d’entre elles ne seront pas en capacité de payer. Aussi, nous souhaiterions que les entreprises puissent utiliser le PGE ou souscrire un complément de PGE afin d’éponger immédiatement ces dettes, et demander ensuite un amortissement de remboursement (cinq ans) afin de leur laisser le temps de rembourser ce nouvel emprunt tranquillement.

En effet, la crise va provoquer une chute de réserve de trésorerie des entreprises, qui à moyen terme vont devoir refinancer leurs besoins en fonds de roulement. Or il leur sera très difficile d’accéder à un nouveau financement en raison de leurs mauvais résultats et, par ricochet, de la dégradation de leurs notations financières par la Banque de France ou les assureurs-crédit. En conséquence, des entreprises pourtant viables auront des difficultés à se relancer faute d’accès à des prêts.

Pensez-vous que les banques continueront à jouer le jeu des PGE ? 

Depuis le début de la crise économique, l’ensemble du système bancaire français s’est montré admirable dans sa solidarité avec les entreprises. Toutefois, le PGE n’est pas une subvention, il reste un prêt bancaire accordé aux entreprises qui ont une véritable chance de survie. Il ne faut pas non plus oublier que les banques, indépendamment de leur volonté, sont soumises à des règles prudentielles qui les limitent dans leur prise de risques. Or si l’Etat se porte garant (à 90 % pour les petites entreprises et à 70 % pour les plus grandes) sur le PGE, les banques conservent une part de risque sur le pourcentage restant. Il existe donc aujourd’hui un vrai sujet d’inquiétude sur leur capacité à suivre le mouvement adopté au printemps sur la distribution du PGE.

 

Carmine Capital s’étoffe avec le recrutement de deux nouveaux chargés d’affaires

Carmine Capital s’étoffe avec le recrutement de deux nouveaux chargés d’affaires

Carmine Capital renforce ses équipes avec l’arrivée de Dimitri GOMEZ et Max LEBOEUF en tant que chargés d’affaires. Diplômé de l’EM Lyon (MSc Finance), Dimitri rejoint Carmine Capital après plusieurs expériences en M&A, notamment chez Neuflize OBC et Raphaël Financial Advisory. Ce recrutement s’ajoute à celui de Max, Diplômé de l’Université Panthéon-Assas et d’un Master en Corporate Finance de l’INSEEC. Max a commencé son parcours en 2016 au sein de l’équipe dédiée au financement de projets du Groupe Crédit du Nord avant de rejoindre en 2018 le fonds d’investissement du Groupe (Etoile Capital).

Dirigée par Anne-Laure BEURIOT et Germain SIMONEAU, Carmine Capital, banque d’affaires indépendante spécialisée sur le segment Small-Cap s’appuie désormais sur un effectif de 10 personnes.