Séries A, B et C : de quoi parle-t-on ?

Séries A, B et C : de quoi parle-t-on ?

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec les domaines de l’entrepreneuriat et du financement initial, les termes Séries A, Séries B et Séries C peuvent sembler assez obscures. Voici quelques éclaircissements.

Les séries A, B et C ne sont pas simplement des lettres de l’alphabet. Elles correspondent aussi aux phases de développement des entreprises qui lèvent des fonds. Les séries A, B et C offrent des moyens de financement aux jeunes entreprises qui ne peuvent pas uniquement survivre grâce à leurs fonds personnels ou à la générosité de leurs proches.

Les principales différences de ces tours de table sont les niveaux de maturité des sociétés, le type d’investisseur impliqué, les objectifs de la levée de fonds ou encore la manière de les allouer. La première étape est la phase d’amorçage qui apporte un premier financement (« seed capital ») à l’entreprise, suivie par les séries A, B et C. Une fois les distinctions entre ces tours comprises, il vous sera plus facile de comprendre le monde des start-ups et de l’investissement et les implications de ces étapes pour les projets des entreprises. Les séries A, B et C sont des tremplins pour transformer une idée ingénieuse en une entreprise révolutionnaire et mature.

Fonctionnement du financement

Les investisseurs ne sont pas seulement des amoureux de l’entrepreneuriat. Ils attendent des résultats et une part du capital en échange des fonds apportés.

Avant chaque tour, une valorisation de l’entreprise est généralement effectuée. Les valorisations prennent en compte plusieurs éléments comme l’équipe dirigeante, la réputation, la taille du marché et le risque. Pour financer le développement de leur entreprise, les dirigeants ont souvent besoin de lever des fonds. Les augmentations de capital réalisées baissent d’autant le pourcentage de capital détenu par l’équipe dirigeante, mais les entrepreneurs préfèrent avoir une petite part d’une grande société plutôt que la majorité d’une petite entreprise.

Phase d’amorçage

La phase d’amorçage permet d’introduire le projet, comme on planterait une graine (« seed capital » en anglais). Cette étape permet de nourrir l’idée de la start-up avec dans l’espoir que cette idée se transforme en une entreprise opérationnelle mature grâce à l’aide et la persévérance des investisseurs.

Le seed capital permet d’apporter les fonds nécessaires au soutien du travail initial de recherche de marchés et de développement de l’entreprise (quel produit pour quels clients cibles). Ce premier financement permet également de recruter une équipe (souvent les entrepreneurs travaillent seuls au début du projet).

Les acteurs clés de cette phase sont surtout les fondateurs, leur famille et amis (« love money »). On peut aussi retrouver des business angels ou des entreprises de capital-amorçage spécialisés dans ces opérations risquées.

Les fonds levés lors de la phase d’amorçage sont généralement compris entre 100k€ et 500k€ selon les entreprises.

Optimisation : Série A

Si le projet initital fait ses preuves, le financement en série A intervient pour optimiser les leviers de tractions (le produit et les clients cibles). Le dirigeant peut profiter de cette occasion pour développer le produit sur différents marchés. Pour cette étape, il est important d’avoir un plan précis pour le développement d’un modèle d’activité générateur de profits sur le long terme. Souvent, les start-ups ont de bonnes idées mais manquent de vision claire, chiffrée de leur activité.

Le processus est différent de la phase d’amorçage. Certaines entreprises dirigent le tour de table pour des raisons stratégiques. Les investisseurs impliqués lors de séries A sont des entreprises de capital-risque comme Partech Ventures, Alliance Entreprendre, IDInvest, Alven Capital, Seventure ou des fonds de corporate venture comme Axa Strategic Ventures ou SNCF Digital Ventures. Les business angels investissent aussi lors de cette étape mais ont moins d’influence.

Les fonds levés lors de Séries A sont généralement compris entre 1M€ et 5M€, chiffres en augmentation ces dernières années grâce aux valorisations élevées des start-up tech (on parle de « licorne » pour les entreprises valorisées à plus de 1Md$).

B comme bâtir

Ce tour de table consiste à amener l’entreprise au niveau supérieur, au-delà du stade de développement. Les investisseurs aident les start-ups en élargissant la portée commerciale. Les enjeux sont plus importants pour les investisseurs qui ont une idée à ce stade de ce à quoi l’entreprise devrait ressembler et de ce qu’ils peuvent espérer comme gains.

Bâtir un produit performant et agrandir une équipe requiert des qualités dans le recrutement de talents. Renforcer les équipes de développement commercial, des ventes, de publicité, techniques, de support et autres sont les plus gros coûts pour l’entreprise à ce stade.

Les processus et les acteurs des Séries B sont similaires aux Séries A. Les séries B sont généralement menées par les mêmes acteurs que le tour précédent avec comme différence l’addition de nouveaux fonds de capital-risque spécialisés dans des financements d’entreprises plus matures.

Les fonds levés sont généralement compris entre 2M€ et 10M€.

Scalability avec les séries C

Lors de cette étape les investisseurs injectent du capital dans des entreprises performantes. L’objectif pour eux est de doubler leur investissement initial, au-delà d’une fructification.

Cette étape consiste à perfectionner et accroître rapidement l’activité déjà établie des entreprises. Une des manières de gagner des parts de marché et s’imposer davantage dans le paysage concurrentiel est l’acquisition (d’un concurrent étranger, d’une entreprise complémentaire…).

Moins l’opération est risquée, plus il y a d’investisseurs qui rentrent au capital de l’entreprise. Parmi les acteurs, on retrouve des banques d’investissements, des fonds de capital développement et autres.

Les entreprises peuvent espérer lever des dizaines de millions d’euros lors de ce tour.

Source : Investopedia

 

Augmentation des LBO en France : 337 opérations en 2017

Augmentation des LBO en France : 337 opérations en 2017

L’année 2017 aura décidément été une très bonne année pour la France. Le record de transactions M&A et la hausse des LBO ont contribué à renforcer son attractivité.

Selon une étude de Coller Capital menée auprès de 110 LPs dans le monde, la France passe devant le Royaume-Uni en terme d’attractivité. L’augmentation des opérations de LBO y contribue largement. En 2017, on recense 337 opérations, soit une hausse de 7,3% par rapport à 2016 et plus de 62% depuis 2013. Cet attrait a été renforcé par la multiplication des acteurs comme les fonds de pensions internationaux ou les family office. A noter cependant, une baisse des build-up de 12%, ce qui n’était pas arrivé depuis 2013.

Le marché semble s’être orienté large cap avec des multiples très élevés, souvent plus de 10 fois l’EBITDA. On compte 8 transactions de plus de 1 Md€ contre 3 l’année dernière et seulement 5 opérations upper mid cap (entre 500 M€ et 1 Md€), contre une dizaine il y a deux ans. Domus Vi, le numéro 3 français des services aux seniors générant 1,3 Md€ de revenus, a été repris pour 2,3 Md€, soit 10 fois l’EBITDA, par ICG associé au fondateur Yves Journel auprès de PAI Partners, représentant l’opération la plus importante de l’année. Autre transaction importante de l’année, la reprise de IPH, distributeur de fournitures industrielles, par Advent International auprès de PAI Partners pour 1,2 Md€.

Les fonds de pension canadiens ont été particulièrement attiré par le marché français et ont investi dans quatre des principaux LBO. Les investisseurs Ontario Teachers et Omers Private Equity ont repris respectivement OGF, services funéraires et Trescal, métrologie. PSP, fonds de pension canadien, au côté du suisse Partners Group a repris le laboratoire d’analyse médicale Cerba pour 1,8 Md€, soit 12 fois l’EBITDA, remplaçant PAI Partners. PSP a également co-investi 1,4 Md€ avec la Caisse de Dépôt et Placement du Québec (CDPQ) dans le cinquième LBO du groupe d’Ingénierie industrielle Fives, générant 1,8 Md€. CDPQ s’est allié à Ardian et Sagard pour reprendre l’équipementier aéroportuaire d’assistance au sol Alvest pour 850 M€.

Les structures d’investissement des familles françaises n’ont pas été pas en reste avec deux LBO majeurs. CVC s’est associé à Téthys Invest (famille Bettencourt-Meyers) pour reprendre le fournisseur d’équipements et réactifs pour les tests de diagnostic in vitro, Sebia auprès d’Astorg Partners et Montagu Private Equity, transaction valorisée autour de 2 Md€. Kiloutou a quant à lui été repris par HLDI (famille Dentressangle) et HLD Europe (holding entrepreneuriale) pour 1,5 Md€, soit 7,5 fois l’EBITDA.

Autre particularité de 2017, on ne compte que deux deals primaires parmi les plus importants LBO, dont un seul au sein du top 10. Ardian a réalisé ces transactions dont le LBO primaire de Les Dérivés Résiniques et Terpéniques (DRT), fabricant d’ingrédients issus de la chimie végétale valorisée autour de 1 Md€. Ardian est également rentré au capital de Prosol (maison-mère de Grand Frais) à 60% lors de son quatrième LBO d’1 Md€.

Source : CFNews

 

2017: une année record pour le M&A en France

2017: une année record pour le M&A en France

Selon un article Reuters de Matthieu Protard, 2017 aura été une année record pour le marché des fusions-acquisitions (M&A) français qui a profité de la reprise économique européenne. La croissance devrait se poursuivre en 2018 tout comme une activité M&A soutenue.

Le marché français a été particulièrement actif grâce à un regain de confiance dans le paysage économique actuel après l’élection d’Emmanuel Macron aux présidentielles en mai. Selon les données Thomson Reuters, les transactions M&A en France se situent à un niveau jamais vu ces dix dernières années : 205 milliards d’euros, soit une hausse de 50% par rapport à 2016. Le palmarès Thomson Reuters des banques d’affaires en France classe Rothschild en tête suivi de BNP Paribas et de Goldman Sachs.

La perception positive des investisseurs étrangers et le dynamisme des entreprises françaises ont contribué aux nombreuses opérations transfrontalières. Les acquisitions à l’étranger ont quasiment doublé avec des entreprises françaises plus offensives qui rachètent leurs concurrents étrangers comme le rachat par Unibail-Rodamco de Westfield (Australie).

Les transactions au sein de l’Union Européenne ont également stimulé le marché, à l’instar du rachat par Siemens (Allemagne) de Alstom, du rachat par Essilor de Luxottica (Italie) ou du rachat par PSA de Opel (Allemagne) pour ne citer qu’eux. Avec 29% des deals européens, la France a porté l’activité M&A en Europe en 2017, contribuant à la hausse du volume de transactions de 16% (contre un retrait de 16% aux Etats-Unis). Après les différents événements politique et économique qu’a connu l’Europe, une nouvelle dynamique a émergé avec la volonté pour les entreprises de créer des géants européens.

Avec une stabilisation de l’environnement politico-économique européen, tous les indicateurs sont au vert. On observe un cercle vertueux favorisé par de nombreux facteurs. Les taux d’intérêts sont historiquement bas favorisants des financements à moindre coûts. Les chefs d’entreprises et les ménages sont plus optimistes favorisant les investissements. L’INSEE a également revu à la hausse ses prévisions de croissance pour 2017, un PIB de 1,9% contre environ 1% ces dernières années. L’activité M&A devrait donc rester soutenue malgré certaines incertitudes au niveau géopolitique (réformes aux Etats-Unis, essais nucléaires en Corée du Nord, négociations du Brexit).

Source : Reuters