Une refonte de la fiscalité du capital

Une refonte de la fiscalité du capital

Le gouvernement prévoit de nombreuses modifications sur le plan fiscal, parmi elles : l’instauration d’un prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital et une transformation de l’ISF en un impôt sur la fortune immobilière.

La France se distingue aujourd’hui par une fiscalité du capital très lourde en comparaison avec ses voisins européens. Cette lourde fiscalité est la conséquence d’une imposition sur les revenus du capital au même barème progressif que celui sur le revenu décidée en 2012. Ainsi, les taux marginaux d’imposition en France dépassent 40% pour les dividendes et 58% pour les plus-values mobilières alors qu’ils n’excèdent pas 26,4% en Allemagne ou 25% en Italie.

Cette forte imposition est un véritable frein à l’investissement dans les entreprises françaises. Elle restreint leur financement notamment en fonds propres. De plus, elle oblige les entreprises françaises à avoir une rentabilité supérieure à celle des entreprises étrangères pour verser un même niveau de rémunération.

Afin de remédier à cela, le gouvernement va instaurer un prélèvement forfaitaire unique de l’ordre de 30% sur les revenus du capital et supprimer l’ISF pour en faire un impôt sur la fortune immobilière.

Le prélèvement forfaitaire unique s’appliquera aux intérêts, aux dividendes mais également aux plus-values de cession de valeurs mobilières. Concrètement, un seul taux de l’ordre de 30% sera mis en place, une fiscalité de l’épargne simplifiée et des taux maximum d’imposition réduits.

Dès 2018, l’ISF sera supprimé et remplacé par un impôt sur la fortune immobilière. Les patrimoines concernés et les barèmes appliqués seront les mêmes que ceux de l’ancien ISF.

Ces deux mesures inciteront les épargnants à investir en particulier dans les actions des entreprises françaises.

Source : gouvernement

 

Moins de discrétion pour les investisseurs

Moins de discrétion pour les investisseurs

Les entreprises non cotées doivent désormais déposer au greffe du tribunal de commerce la liste de leurs bénéficiaires effectifs : fini l’anonymat pour les investisseurs !

Depuis le 1er Aout 2017, le dépôt au greffe du tribunal de commerce de la liste des bénéficiaires effectifs est obligatoire au moment de la création d’une nouvelle entreprise ou d’un nouveau groupement d’intérêt économique. Cette liste sera inscrite en annexe du Registre du commerce et des sociétés. Les entreprises déjà existantes avant le 1er Aout 2017, auront quant à elles jusqu’au 1er Avril 2018 pour déposer leur liste de bénéficiaires effectifs.

Les bénéficiaires effectifs sont les personnes physiques détenant directement ou indirectement plus de 25% du capital ou des droits de vote de l’entreprise. Sont également concernées les personnes physiques qui exercent un contrôle sur les organes de direction, de gestion ou d’administration de la société. La définition des bénéficiaires effectifs sera clairement établie dans les mois qui viennent par décret.

Cette obligation établie dans la loi Sapin II du 29 Décembre 2016 s’inscrit dans la ligne des directives européennes de lutte contre le blanchiment des capitaux et contre le financement du terrorisme. Cette nouvelle obligation illustre le changement de culture des entreprises incitant à toujours plus de transparence. Néanmoins, Olivier Sanviti, avocat associé chez Aston, précise que « la confidentialité des pactes relève plus de la discrétion que de la fraude ».

La question est de savoir si cette obligation dissuaderait des investisseurs de participer à des opérations de private equity ou de « capital-risque » ? Il faut garder à l’esprit que ces informations ne seront accessibles qu’à certaines administrations comme les services fiscaux, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ou encore l’administration des Douanes. Ainsi, « la mise en place du registre des bénéficiaires effectifs n’aura pas d’impact significatif sur l’immense majorité des investissements » précises Olivier Sanviti.

Les sociétés devraient être sanctionnées pénalement si elles violaient cette obligation. Ainsi, en cas de refus d’un bénéficiaire à livrer ses informations, le président de la société devra saisir le président du tribunal de commerce.

Source : Les Echos