Un rapport a démontré un retournement des tendances concernant le financement des PME-ETI. Selon Thierry Giami, président de l’observatoire du financement des entreprises par le marché, la crainte des investisseurs suite à la crise pour financer ce type d’entreprise s’est dissipée. Le volume des capitaux levés est largement à la hausse avec une augmentation significative de 50% en 2013 pour atteindre 2,67 milliards d’euros dont 56% en fonds propres et 44% en dette.
Cette reprise de confiance a été accentuée par certaines mesures de mobilisation de l’épargne, notamment grâce à la mise en place le 10 juillet 2013, par le ministre de l’économie et des finances Pierre Moscovici, de deux fonds obligataires Novo I et Novo II qui ont permis aux assureurs de financer plus facilement les entreprises. Le 1er janvier 2014 a été lancé le PEA-PME afin que les français épargnent davantage dans les PME-ETI et le plafond du PEA est passé de 132k€ à 150k€. Comme autre mesure, on retrouve aussi l’introduction des contrats d’assurance-vie euro-croissance et vie-génération. L’ensemble de ces mesures pourrait permettre un supplément de 4 à 6 milliards d’euros investi dans ce type d’entreprise.
Autre source de financement, le placement privé est en plein développement et affiche une croissance de 80%, ce qui est un élément favorable au financement des PME-ETI. Point négatif, la nouvelle procédure appelée IBO, permettant aux entreprises de taille moyenne de viser l’épargne des particuliers n’a pas eu le rendement espéré. Enfin, les autorités de régulation, comme l’AMF, ont cherché à créer un cadre adapté aux entreprises de plus petite taille.
Selon Thierry Giami, le manque de financement de ces sociétés vient du fait que : « ce ne sont pas les investisseurs qui ne sont pas là, ce sont les émetteurs ». Effectivement, il y un manque de sociétés cotées parmi la tranche PME-ETI, seulement 18 entreprises se sont introduites en Bourse, alors que 20 sont sorties de la cote, ce qui porte leur nombre à 535. De plus, quelques entreprises ont été reclassées dans la catégorie des grandes entreprises puisque leur capitalisation dépassait les 1 milliard d’euros. Les membres de l’observatoire parlent d’une « amorce, positive mais insuffisante ». Thierry Giami rappelle toutefois qu’« il faut laisser les réseaux commerciaux travailler et les épargnants s’approprier les produits. »
L’innovation du pays dépend essentiellement du financement de ces entreprises, c’est pourquoi la France fait des PME-ETI son cheval de bataille. Ainsi, elle peut envisager la première place européenne, d’après Marc Lefèvre, d’Euronext. Cette place pourrait créer d’autres « écosystèmes dédiés », sur le modèle de celui des biotechs, lancé il y a quatre ans.