Les grands groupes à la rescousse du capital risque français

Les grands groupes à la rescousse du capital risque français

Le nouveau dispositif fiscal en faveur du capital risque va permettre d’augmenter de 30% le financement d’entreprises innovantes par les grands groupes.

En effet, les règles d’amortissement que prévoit cette mesure seraient intéressantes : les investissements pourront être amortis sur cinq ans. Cela donne une réelle raison d’investir aujourd’hui dans le corporate venture, dont le manque de rentabilité rend les levées de fonds rares.

Le secteur à la peine qu’est le capital risque devrait ainsi retrouver un dynamisme, lui qui subsiste en grande partie grâce aux investissements du secteur public (dont proviennent 29,5% des fonds levés depuis 2008).

Quelles sont les modalités de ce projet ? Les entreprises pourront investir de manière directe ou via des fonds à hauteur de 1% de leur capital dans des PME (CA < 50M€, effectif < 50 employés) qui consacrent au moins 15% de leur dépenses à la recherche ou qui disposent du label de la Bpi « produits innovants », et ce pour une durée minimum de deux ans. L’augmentation de capital ne pourra donner lieu à une cession de parts supérieure à 20% du capital total de la jeune pousse.  Une fois le rythme de croisière atteint, cela devrait dégager un investissement de 600M€ annuels pour les start-ups et les PME. Le Medef soutient évidemment cette mesure qui devrait ouvrir la porte à des partenariats forts entre chefs d’entreprises et investisseurs.

Traverser la vallée de la mort : un défi pour les entrepreneurs

Traverser la vallée de la mort : un défi pour les entrepreneurs

Qu’est-ce que la vallée de la mort?

La référence à ce désert californien est bien choisie pour désigner ce qui s’apparente également à une course contre-la-montre. La vallée de la mort est ce point de passage obligatoire que toute entreprise doit traverser après une première augmentation de capital (apports personnels, love money, aide à la création, business angels ou encore premier tour de table). Et nombre d’entre elles ne parviennent jamais au bout, s’échouant dans une sorte de cimetière d’entreprises qui ne cesse de grossir.

Les premiers investissements se fondent sur la promesse d’une rentabilité future : on évalue la start-up ou la PME, on se projette de quelques années dans le futur et on prend sa décision. Les investissements qui suivent dépendent, eux, de la réalisation des objectifs premiers, donc de la preuve d’une certaine rentabilité de l’entreprise. Il est donc nécessaire pour l’entrepreneur d’anticiper la deuxième levée de fonds dès la première afin de dépenser le cash levé, certes, mais de le dépenser à de bonnes fins. Car il s’agit de montrer que derrière le concept, derrière l’idée, derrière l’innovation, il y a de l’argent, élément primordial pour tout investisseur en capital-risque.

Comment la traverser ?

Pour poursuivre cette métaphore, un des premiers conseils est de partir avec de l’eau, beaucoup d’eau. La levée de fonds doit inclure une marge de sécurité afin de ne pas se retrouver à court durant le trajet. Ainsi, se reposer uniquement sur des business angels peut-être dangereux et il devient alors intéressant de faire également appel, par exemple, au fonds national d’amorçage qui peut faire office de réserve.

L’équipement des entrepreneurs doit évidemment être de qualité sans quoi la traversée devient un enfer. Avant une première levée de fonds il est donc essentiel d’avoir un produit fini, sans bug, prêt à la vente, pour ne pas avoir à rebrousser chemin en plein milieu et revenir à la case départ. L’équipe technique doit donc également être prête à l’arrivage massif de capital pour pouvoir faire face immédiatement à la nouvelle situation induite par la levée.

Un dernier conseil est de se concentrer sur chaque pas et non sur la  ligne d’arrivée de la traversée. L’important étant de signer et non de signer gros afin d’apporter des preuves de business.

Bpi France : une oasis bienveillante

Le réseau Entreprendre, Bpi France et la Caisse des Dépôts ont crée la solution pour les entreprises amenées à traverser la vallée de la mort. Avec cet accompagnement, les petites entreprises qui souhaitent grandir (cent par an à terme) bénéficieront de prêts participatifs jusqu’à 300.000€ et d’une aide pour créer une réelle stratégie.

Comment y prétendre ? Le financement Start-up n’est pas leur but. Il faut : prévoir de tripler ses effectifs pour atteindre plus de 50 employés d’ici à trois ans et afficher un bilan positif ainsi qu’une viabilité économique.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bonne chance pour votre traversée.